Pourquoi? Regarde c'que tu m'as fais! Je n'arrive plus à me souvenir. Mes yeux aveugle, ma bouche vomit. Tu bouffes ma haine, mon corps qui pourrit. Je n'trouve plus ma place dans son plaisir. Il m'a pompée les restes d'innocence. La mauvaise herbe semée dans son ventre... J'n'ai ni remords ni regret. J'n'éprouve plus rien pour personne. Pourquoi? Regarde c'que tu m'as fais! Le regard vide et le c½ur blanc. Je me voue, tu vois, mais fait semblant. J'ai appris à rester sèche et seule. La main absente a volé l'émotion. Je n'arrive plus à avoir de dévotion, ni la putain de célèbre affection. Et quand j'obtiens tout c'que je veux, j'n'en veux plus, me lasse, et le détruis. Pourquoi? Regarde c'que tu m'as fais! Tu vois, c'est plus fort que moi, mais toi, tu n'y échapperas pas. La vie, comme tu la vois, est, chaque jour, différente pour moi. Tu aimes autrui et tu partages... Je crois que moi je n'connais pas. Viens et approche-toi de moi! Sens l'enfer grandir en moi. La salope prend tout, elle aime, elle utilise. Chienne, pourquoi...? Tout ce qu'elle commence, elle ne le finira jamais...
Rage! C'est une ranc½ur exacerbée, une intime colère, qui me pousse à cracher ses mots à terre. Naïve, j'ai longtemps cru que la violence ne servait que la violence. Mais force est de constater, encore, que la loi du plus fort est toujours d'actualité. Tout est prétexte à frapper, écraser, humilier, celui qui n'a rien demandé. Sang pour sang pur-sang blessant, l'½il pris par le sang... L'½il injecté de sang! Mon esprit pour toujours marqué, de mon visage masqué du sang qu'un gars maqué a libéré, tiqué d'un soit disant manque de respect! Ainsi faut-il penser face à cet homme dont la vie est célébrée ! L'½il injecté de sang! Sang pour sang pur-sang blessant, l'½il pris par le sang... L'½il injecté de sang! Homme mystifié, acte non justifié. Quoi que l'on fasse la haine emporte toujours l'homme! Quoi que l'on dise la haine emporte toujours l'âme! L'homme... L'âme...
Ton c½ur pend au-dessus de ma tête. Toi l'amant, il ne reste qu'une miette de ta peau douce presque adolescente. La mouche tournoie, elle n'est plus patiente. Poussière chaude veut me faire tousser. Mes mains ne cessent plus de penser. Mes yeux ne veulent plus baver. Juste que ce n'est pas moi qui l'ait tué. Tête faite mal, gouffre avale, c'est un sol sale. La sens-tu brûler? Corps bancal, toi qui tombes. Te noyer gorge violée. Essaie parle! Viens te perdre dans le creux de mes reins. J'aime ton sang sur mon corps. Mange ton c½ur dans mes mains. Je n'ai rien pu cacher dedans. Je ne fais que te regarder. De mes mains... Te noyer! Laisse-toi boire par les grands secrets des anges! Laisse-toi croire que tu m'as rendue sale. Laisse-moi te voir faible dans un corps qui penche. Laisse-moi avoir le choix que tu n'aies plus jamais mal. Laisse-moi croire que tu n'as plus mal... Un pantin ivre, pour un maître avide. Toujours sourire pour moins dormir. Et te tuer juste pour rire. Laisse-moi croire que tu n'as plus mal.
Quelle puissance ! Corps sur moi, je m'éloigne. Indécence, sales ses mots m'ont déchirées ; ma langue saigne. Quelle défense ? J'oublie mes sens, mes conforte dans mes maux. Et mes yeux se souviennent. Il a ouvert les portes. Le roi déshonore sa reine. Les cris de nos deux corps... Les jambes sont étendues. Une absence... Ma vie s'était suspendue. Sa violence lentement m'efface, me saccage et me pose. L'animal se déchaîne. Mes souvenirs s'en moquent. Je subis l'hôte et sa haine. Les plis de nos deux corps, morts. J'essaie d'en sortir, de m'aimer, de sourire. Sa joyeuse tendance acide m'offre des minutes placides. Je me tourne une fois, deux fois : je prend le rythme qu'il m'octroie. Il enfonce de ses mains ; il permet la chaleur à l'abîme encore abîmée. Il invoque. Je chuchote sa mort autant que la mienne à l'instant. Oui... Il me vole. L'amant s'adonne à ses rêves et plus aucune trêve jusqu'au bonheur ultime de son odeur humide sur ma peau. Puis l'écume de son effort est bue par ma bouche qu'il entrouvre et qu'il force. Mais l'éphémère te possède. Tu me rends froide, neutre... morte.
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